- pourfendre
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1 ♦ Vx Fendre complètement, couper.2 ♦ Fig.; littér. ou plais. Mettre à mal. Don Quichotte voulait pourfendre les méchants. — Pourfendre les préjugés.pourfendrev. tr. Plaisant Faire subir une défaite écrasante à. Nos joueurs ont pourfendu l'équipe adverse.⇒POURFENDRE, verbe trans.Vx ou littér., souvent p. plaisant.A.— Fendre (v. ce mot A) complètement, tuer, mettre à mal. Pourfendre des géants. Il le pourfendit jusqu'aux dents (Ac.). Les damnés (...) Ceux (...) Que le fer pourfendit (...) Parce qu'ils outrageaient l'Église (LECONTE DE LISLE, Poèmes barb., 1878, p. 319). J'incarnais Poincaré, ma cousine, Georges V, ma sœur, le tzar. Nous tenions des conférences sous les cèdres et nous pourfendions les Prussiens à coups de sabre (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 30) :• 1. ... Roland (...) l'honneur de nos montagnes, franchissant un jour celle que je vous montre, fut arrêté par une roche énorme : il la fendit d'un coup de sabre; (...) la preuve de ce que je dis, c'est qu'on voit encore, sur le rocher pourfendu, et l'empreinte de sa main et celle des quatre pieds de son cheval.DUSAULX, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 237.— Empl. pronom. réciproque. Noms géographiques à retenir parce que les soldats s'étaient, là, pourfendus (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 196).B.— Au fig. Critiquer, combattre très vivement. Pourfendre des abus (DUB.). Je courais à l'armée des Princes, je revenais en courant pourfendre la Révolution (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 381). La société moderne n'est contestée par âme qui vive : l'Ancien Régime n'existe plus que pour les vieux journaux qui ne veulent pas perdre l'habitude de le pourfendre (FERRY, 1866 ds Fondateurs 3e Républ., p. 110) :• 2. ... l'énorme travail qu'il doit fournir le sèvre souvent des douceurs de la prière. Seul, devant Dieu, il lui arrive de continuer ses arguments, de pourfendre les Jésuites.BREMOND, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 292.— Empl. abs. Que lui resterait-il à faire, à Mirbeau, s'il ne pourfendait point? (GIDE, Journal, 1910, p. 290).Prononc. et Orth. :[
], (il) pourfend [
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug. v. rendre. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1165 « fendre entièrement » (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, 8856 ds T.-L. : O le brant d'acier esmolu, L'a tot jusqu'es denz porfendu); b) 1788 p. plaisant. (FÉR. Crit. : ce verbe est vieux et ne se dit plus qu'en plaisantant); 2. 1848 fig. (CHATEAUBR., loc. cit.). Comp. de pour- et de fendre. Fréq. abs. littér. :32.
pourfendre [puʀfɑ̃dʀ] v. tr. [CONJUG. fendre.]ÉTYM. XIIIe; purfendre, fin XIe; porfendre, v. 1160; de pour, et fendre.❖1 Ceux d'Albi, de Béziers, de Foix et de Toulouse,Que le fer pourfendit, que la flamme brûla (…)Leconte de Lisle, Poèmes barbares, « Agonie d'un saint ».2 (XIXe). Fig. (littér. ou par plais.). Mettre à mal. || Don Quichotte voulait défendre (cit. 4) les faibles et pourfendre les méchants. ⇒ Tuer. || Un malotru qui menaçait de les pourfendre (→ Matamore, cit. 3). — Pourfendre des abus.2 (…) je courais à l'armée des Princes, je revenais en courant pourfendre la Révolution; le tout étant terminé en deux ou trois mois.Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 23.♦ Absolument :3 (…) que lui resterait-il à faire, à Mirbeau, s'il ne pourfendait point. C'est là sa vocation et son occupation première. Il retomberait à plat s'il ne s'imaginait environné de monstres.Gide, Journal, 1er janv. 1910.❖DÉR. Pourfendeur.
Encyclopédie Universelle. 2012.